GLI AMBASCIATORI MOBILITATI CONTRO LA STAMPA ESTERA: VIETATO CRITICARE L'ITALIA.

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COMUNICATO STAMPA - Calenzano, 14 aprile 2009.


GLI AMBASCIATORI MOBILITATI CONTRO LA STAMPA ESTERA: VIETATO CRITICARE L'ITALIA.


Vi inviamo l'articolo apparso nell'edizione di oggi del giornale francese "Le Monde" sui rapporti tra la diplomazia italiana e la stampa estera. Dopo l'articolo integrale in francese troverete una nostra traduzione in italiano.
Buona lettura.

Chronique
Miroir, mon beau miroir...
par Philippe Ridet
LE MONDE | 14.04.2009 |

Depuis un mois, le Palazzo Chigi, siège de la présidence du conseil, rectifie toutes les informations qu'il croit offensantes pour l'Italie et les Italiens dans les journaux étrangers. Le Times, qui avait ironisé sur les propos de Silvio Berlusconi conseillant aux réfugiés du tremblement de terre de L'Aquila (Abruzzes) de "passer le week-end de Pâques à la mer", s'est vu immédiatement recadré par un communiqué officiel, mercredi 8 avril : "Si l'envoyé spécial britannique avait été sur place, il aurait pu vérifier la réaction positive des réfugiés aux paroles de réconfort (...), dites sur un ton plaisant, pour convaincre les familles de laisser les tentes pour se rendre dans un des hôtels de la côte qui sont mis à leur disposition."
Un autre quotidien britannique, The Guardian, a lui aussi eu droit à des remontrances officielles pour avoir écrit que la fusion entre les partis Alliance nationale et Forza Italia allait donner naissance à une formation "postfasciste". Le quotidien espagnol El Pais et l'hebdomadaire allemand Der Spiegel ont reçu une lettre de reproches des ambassadeurs d'Italie en Espagne et en Allemagne. Le premier pour avoir écrit que M. Berlusconi était un des leaders "les plus sinistres", le second pour avoir affiché à sa "une" un titre jugé méprisant pour l'Italie : "La Botte puante".
Susceptible, Silvio Berlusconi ? Oui, mais pas plus que les Italiens, qui refusent de se reconnaître dans le miroir que leur tend la presse étrangère. Pourtant, ils ne sont pas avares de critiques pour eux-mêmes. Ils ont même inventé un mot pour cela, l'autolesionismo (l'automutilation), pour évoquer leur penchant à se voir comme les derniers de la classe, les mal-aimés de l'Europe. Mais que quelqu'un d'autre le fasse à leur place, et aussitôt les mêmes qui se décrivaient comme "habitants d'un pays où rien ne marche" enfourchent le cheval de l'orgueil national. L'attitude pleine de dignité offensée de Silvio Berlusconi refusant l'aide internationale après le drame de L'Aquila en est une illustration.
Cette question de l'identité de l'Italie telle qu'elle est perçue à l'étranger a même fait l'objet d'une intervention lors d'un séminaire destiné aux ambassadeurs au mois de mars. Invités par la Farnesina (le ministère des affaires étrangères italien), le correspondant du Wall Street Journal et celui du Monde ont été priés d'expliquer comment ils voyaient l'Italie et de quelle manière ils en rendaient compte. Les deux journalistes sont tombés d'accord pour dire, en termes aussi diplomatiques que ceux employés par l'auditoire, que quatre obstacles au moins les empêchaient de faire l'éloge quotidien de la Péninsule : la Mafia (et ses déclinaisons locales), l'inefficacité de l'administration et de l'Etat en général, la politique xénophobe prônée - et parfois conduite - par la Ligue du Nord, et les mauvaises blagues de Silvio Berlusconi.
"Nous serons toujours les Italiens d'autrefois", s'est lamenté il y a quelques jours le quotidien Il Giornale (propriété du frère de Silvio Berlusconi) après la parution d'articles dans la presse étrangère concernant les violences envers des étrangers. "Les victimes des préjugés. Le pays de la pizza et de la mandoline est devenu le pays des racistes."
L'institut Ipsos a présenté à Sienne (Toscane), en décembre 2008, lors d'un colloque organisé par la fondation Intercultura, un sondage qualitatif portant sur la perception de la Péninsule par une dizaine de titres étrangers, dont Le Monde, réalisé entre les mois de juin et de septembre 2008. Selon cette étude, seuls les sujets traitant de culture et de patrimoine conduisent à des éloges. Pour le reste, l'évocation de la "dolce vita" provoque l'"ironie". La crise financière et économique conduit à des jugements "souvent négatifs" ; l'action du gouvernement est expertisée avec "une approche critique et sévère". Les plus indulgentes ? Les presses russe et indienne. Les plus critiques : les journaux français et argentins. En conclusion, Ipsos expliquait : "Comment réussir à faire parler des choses belles et positives ? Tel est le défi pour le futur des Italiens et de l'Italie."
Pour la presse, qui préfère les trains qui arrivent en retard à ceux qui arrivent à l'heure, l'Italie est un paradis. Les journaux de la Péninsule, qui sont aussi une des sources d'information des correspondants étrangers, regorgent d'histoires de malversation, d'incurie, de corruption, de crimes mafieux. Silvio Berlusconi, qui possède plus de 80 % de l'audiovisuel italien en tant que président de Mediaset et du conseil, tient également les journaux à l'oeil. Il leur reproche de ne pas voir l'Italie en rose et se plaint d'être maltraité, mal aimé, mal jugé : "Je suis tenté par des mesures dures" vis-à-vis de la presse, a-t-il récemment déclaré.
Le tremblement de terre de L'Aquila va-t-il lui venir en aide ? Les quotidiens italiens commencent à louer l'énergie qu'il a déployée pour rassurer les victimes et superviser l'organisation sans faille des sauvetages. Même El Pais lui a consacré un éditorial louangeur. La nouvelle a bien sûr été communiquée. Pour qu'elle nous inspire ?
Philippe Ridet
Article paru dans l'édition du 14.04.2009



(Traduzione)
Cronaca
Specchio, specchio delle mie brame …
di Philippe Ridet
LE MONDE | 14.04.2009 |

Da circa un mese, Palazzo Chigi, sede della presidenza del consiglio, rettifica tutte le informazioni che ritiene offensive per l’Italia e gli italiani sui giornali stranieri.
Il Times, che aveva ironizzato su Silvio Berlusconi che consigliava agli sfollati del terremoto dell’Aquila (Abruzzo) di “passare il fine settimana di Pasqua al mare”, si è visto immediatamente rintuzzato da un comunicato ufficiale di mercoledì 8 aprile: “Se l’inviato speciale britannico fosse stato sul luogo, avrebbe potuto verificare la reazione positiva degli sfollati alle parole di conforto (…), dette scherzando, per convincere le famiglie di lasciare le tende per recarsi in uno degli alberghi della costa che sono a loro disposizione”.

Un altro quotidiano britannico, The Guardian, ha avuto diritto anche lui a delle rimostranze ufficiali per aver scritto che la fusione tra i partiti Alleanza Nazionale e Forza Italia avrebbe fatto nascere una formazione “postfascista”. Il quotidiano spagnolo El Pais e il settimanale tedesco Der Spiegel hanno ricevuto una lettera di rimproveri dagli ambasciatori d’Italia in Spagna e Germania. Il primo per aver scritto che Berlusconi è uno dei leader “più sinistri”, il secondo per aver pubblicato in prima pagina un titolo giudicato sprezzante per l’Italia: “Lo Stivale puzzolente”.

Suscettibile, Silvio Berlusconi? Si, ma non più degli italiani, che rifiutano di riconoscersi nello specchio che gli porge la stampa estera. Tuttavia, essi non sono avari di critiche per sé stessi. Hanno persino inventato una parola per questo, l’autolesionismo, per descrivere la loro inclinazione a vedersi come gli ultimi della classe, i meno amati dell’Europa. Ma che qualcun altro lo faccia al loro posto, e ben presto gli stessi che si descrivevano come “abitanti di un paese dove niente funziona” inforcano il cavallo dell’orgoglio nazionale. L’atteggiamento pieno di dignità offesa di Silvio Berlusconi che rifiuta gli aiuti internazionali dopo il dramma dell’Aquila ne è un esempio.

La questione dell’identità dell’Italia così come è vista all’estero è stata anche oggetto di un intervento durante un seminario destinato agli ambasciatori nel mese di marzo. Invitati dalla Farnesina (il ministro degli esteri italiano), il corrispondente del Wall Street Journal e quello di Le Monde sono stati pregati di spiegare come vedono l’Italia e in che modo ne rendono conto. I due giornalisti si sono trovati d’accordo per dire, in termini assai diplomatici quanto quelli impiegati per l’auditorio, che quattro ostacoli almeno impedivano loro di fare l’elogio quotidiano della Penisola: la mafia (e le sue declinazioni locali), l’inefficienza della pubblica amministrazione e dello Stato in generale, la politica xenofoba predicata – e talvolta condotta – dalla Lega Nord, e le pessime battute di Silvio Berlusconi.

“Noi saremo sempre gli italiani di una volta”, si è lamentato qualche giorno fa il quotidiano Il Giornale (proprietà del fratello di Silvio Berlusconi) dopo la pubblicazione di alcuni articoli sulla stampa straniera relativi alle violenze verso degli stranieri. “Le vittime dei pregiudizi. Il paese della pizza e del mandolino è diventato il paese dei razzisti”.

L’istituto IPSOS ha presentato a Siena (Toscana), nel dicembre 2008, durante un convegno organizzato dalla fondazione Intercultura, un sondaggio qualitativo sulla percezione della Penisola di una dozzina di giornali stranieri, tra cui Le Monde, realizzato tra giugno e settembre 2008. Secondo questo studio, solo gli argomenti riguardanti la cultura e il patrimonio storico artistico ottengono degli elogi. Per il resto, l’evocazione della "dolce vita" provoca l'"ironia". La crisi finanziaria ed economica conduce a dei giudizi “spesso negativi”; l’azione del governo è valutata con “un approccio critico e severo”. I più indulgenti? La stampa russa e indiana. I più critici? I giornali francesi e argentini. In conclusione, IPSOS spiegava: “Come riuscire a far parlare delle cose belle e positive? Questa è la sfida per il futuro degli italiani e dell’Italia”.

Per la stampa, che preferisce i treni che arrivano in ritardo a quelli che sono puntuali, l’Italia è un paradiso. I giornali della Penisola, che sono anche una delle fonti di informazione dei corrispondenti stranieri, traboccano di storie di malversazione, d’incuria, di corruzione, di crimini mafiosi. Silvio Berlusconi, che possiede più dell’80% dell’audiovisivo italiano come presidente di Mediaset e del consiglio, tiene ugualmente d’occhio i giornali. Gli rimprovera di non vedere l’Italia a tinte rosa e si lamenta di essere maltrattato, non amato, mal giudicato: “Sono tentato da delle misure dure” verso la stampa, ha dichiarato recentemente.
Il terremoto dell’Aquila gli verrà in aiuto? I quotidiani italiani cominciano a lodare l’energia che ha dispiegato per rassicurare le vittime e supervisionare l’organizzazione senza pecche dei salvataggi. Anche El Pais gli ha consacrato un editoriale elogiativo. La notizia è stata sicuramente comunicata. Affinché ci ispiri?

Philippe Ridet
Articolo pubblicato nell'edizione del 14.04.2009